lundi 23 février 2009

Fuck Slumdog Millionaire.

Pour un monde de jouissances à gagner, nous n'avons à perdre que
l'ennui.

- Raoul Vaneigem

Hey hey,

OK. Je me permets une montée de lait aujourd'hui. Fuck Slumdog Millionaire. Ça fait des jours et des jours qu'on nous rabat les oreilles avec ça, et j'en ai vraiment ma claque. Et naturellement, c'est impossible d'éviter le battage publicitaire. Au moins, quand les Steelers de Pittsburgh (que je déteste avec une passion sans bornes) ont gagné le Super Bowl, ça a été très, très facile de s'en remettre, parce que ici on n'en a rien à foutre du Super Bowl. Mais les Oscars, oooooh boy.

Ajoutez à ça les angles couverts des dizaines de fois, blah blah les jeunes acteurs du film ont pris l'avion pour la première fois pour assister à la cérémonie, blah blah on reproche au film de faire de "la porno de la pauvreté" (jamais de la pauvreté abjecte n'aura eu si belle gueule; c'est vrai, mais c'est pas pour ça que j'ai pas aimé ça), blah blah numéro musical à la fin du film, comme à Bollywood, blah blah blah quelle trame sonore incroyable, AAARRGHHHHGYI(T"?TTG*O(&? ?*&ITGIGSFUCK YOUUUUUUUUUUUUU!!!!!!

Mettez-vous ça dans la tête : Slumdog Millionaire est le "meilleur film" de 2009 de la même façon que Crash l'a été en 2006 (Good Night and Good Luck et même Munich étaient meilleurs) et Chicago en 2003 (The Pianist était meilleur, et Gangs of New York le méritait aussi). J'ai pas vu tous les autres nominations de cette année (Stef a vu Milk et Benjamin Button et les a trouvé meilleurs que Slumdog). Shit, même The Dark Knight (et à la grrrrosse limite Wall-E) auraient mérité le prix, et ils étaient même pas en nomination.

Si vous voulez voir un bon film viscéral sur la vie dans un bidonville de merde, sans que (1) vous ayez l'impression de regarder quelqu'un essayer tous les filtres d'image dans son logiciel de montage vidéo et que (2) les 30 dernières minutes virent au roman Harlequin (sérieux, what the fuck?), ben arrangez-vous pour voir Cidade de Deus (City of God). C'est un film brésilien à ne pas manquer -- et j'haïs le putain de Brésil! Si ça ne suffit pas à vous convaincre, ben je sais pas quoi vous dire.

Concernant le (2), y en a qui vont dire que Slumdog doit être vu comme un compte de fée. Meh... peut-être. Mais même là, dans ce cas-là, comme compte de fée c'est pas meilleur que Stardust. N'empêche que j'ai pas réussi à m'intéresser au destin des personnages une fois qu'ils étaient devenus adultes -- la première partie, lorsqu'ils étaient de jeunes enfants, fonctionne beaucoup mieux.

Ah, et mémo aux producteurs de Slumdog : la prochaine fois que vous voudrez faire un film sur le Who Wants to Be a Millionaire indien, arrangez-vous donc pour trouver un acteur qui soit capable de prononcer "Millionaire" correctement, bordel. Ça se dit pas "Melon-air", douchebag.

Et le pire -- pas le pire, mais disons que c'est un détail qui m'agace --, c'est que j'aime bien le réalisateur de Slumdog, Danny Boyle, avec son crâne en forme d'ampoule. Ses 9 derniers films (j'exclus les 2 faits pour la TV) :

1. Slumdog Millionaire (2008) : Ugh.
2. Sunshine (2007) : Science-fiction. Fantastique, mais les 15 dernières minutes virent au grotesque (seulement mon avis). À voir quand même.
3. Millions (2004) : Pas vu, mais j'ai entendu de bonnes choses.
4. 28 Days Later... (2002) ... : Horreur. Ça a lancé la vague des "zombies agiles". J'ai bien aimé.
5. Alien Love Triangle (2002) : Pas vu.
6. The Beach (2000/I) : Pas vu, mais il s'est fait descendre. Ce que j'ai entendu : Première partie : Le Lagon Bleu, deuxième partie : Apocalypse Now. Ça semble cool comme description, mais apparemment que c'est pas à la hauteur.
7. A Life Less Ordinary (1997) : Eh, selon mon souvenir c'était correct, malgré Cameron Diaz.
8. Trainspotting (1996) : Holy shit. Deux heures de fun total. Entraînant, surréaliste, tordant, glauque. Dans ma liste de top 20 à vie.
9. Shallow Grave (1995) : Top 30, peut-être? Un autre de mes préférés à vie.

Bleh, suffit maintenant d'attendre et de modérer sur les sources d'information au cours des prochains jours. Ils vont finir par parler d'autre chose.

Au moins... le putain de Valse avec Bashir n'a pas gagné le meilleur film étranger. J'aurais probablement pété un anévrisme.

Parlons maintenant d'autre chose!

Je voulais revenir sur le Karneval, dont la dernière journée de festivités a eu lieu dans plusieurs villes allemandes. Le gros défilé était aujourd'hui, et voici quelques photos des meilleurs statues de papier mâché :

CLIQUEZ ICI!

Ça vaut la peine. Y en a une douzaine d'illustrés, dont la nouvelle version de Merkel, maintenant "couverte" d'un minuscule bikini.

...

Voilà. C'est ce qui arrive quand on me "crinque", je pars sur un roman.

Demain... meh, on verra.

Beuh-bye!

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Coquette dit :

"Que de travail que de travail. Il y a surement des films que j'aurais adorés.
Traduis pour moi :
faule Kredite
Steuerzahler.

Cécile est partie cette nuit pour l'Égypte pour 3 semaines. Heureusement que nous avons notre cher Julien pour combler tous ces départs. (Diane dans qq jours)

Unknown a dit...

Salut! Enfin on a de vos nouvelles, hehe.

Faule Kredite = Mauvais crédit
Steuerzahler = Contribuables ("payeurs de taxes", littéralement)

Diane s'en allait où déjà?

Unknown a dit...

Mais Patrick, je comprends que je ne devrais pas aller voir Slumdog, mais au final tu ne nous dis pas POURQUOI c'est si mauvais? Est-ce vraiment parce que le petit indien du bidonville prononce "melon-air"? :-)

Unknown a dit...

Heyyyyyy!
Salut Nick! Heureux de te voir ici!

T'as raison, j'ai pas été très clair sur ce point.

Tout d'abord, haha, c'est l'animateur de l'émission (!) qui prononce "Melon-air", rien de moins.

OK... Ça paraît drôle à dire, mais j'avais l'impression de me faire avoir en regardant ce film-là. On a des scènes assez brutales par moments (ce qui en soi ne me dérange pas du tout), mais le tout est dans un emballage tellement élégant que ça crée -- du moins, pour moi -- une dissonance.

Hmm... Je m'aperçois que c'est pas tout à fait ça... Ya en masse de scènes violentes élégantes dans d'autres films qui ne m'ont jamais dérangé. Hmph. OK, oublie ce que je viens de dire.

Deux choses, par contre, m'ont clairement dérangé et empêché d'aimer le film. Le changement de ton vers les 20 dernières minutes -- Boy meets girl (again), boy gets girl, boy gets world, blah blah blah. Conte de fée, peut-être, mais sous cet angle, ça ne colle pas.

Mais LE point principal, c'est que, en fin de compte, je me foutais éperdument de ce qui pouvait arriver aux personnages. Gagne, gagne pas, didn't care.

Et je dois insister sur un autre point. J'ai détesté Slumdog, mais je le recommanderais quand même, parce que ça reste un film de qualité, et je ne reprocherais à personne d'avoir aimé ça.

Voilà! J'ai écrit tout ça un peu à la sauvette, mais j'espère que ça éclaircit un peu mon point de vue.

En espérant te revoir souvent dans la section Commentaires! On a toujours besoin de sang neuf ici!

Je devrais avoir quelque chose d'intéressant à raconter au plus tard vendredi (match de hockey!) et/ou dimanche (exposition de la photographe Annie Leibovitz).