vendredi 3 juillet 2009

Hambourg - 4e partie : Fischmarkt et Reeperbahn

Hey hey,

Nous sommes donc revenus de notre escapade du samedi soir autour de minuit. Je voulais aller voir la Reeperbahn (lieu de débauche de la ville), question de regarder dans l'oeil de la bête, mais finalement j'ai laissé faire; je la visiterais de jour.

On s'était fait suggérer le marché de poissons du dimanche matin (de 5 h à 9 h 30 environ), donc fallait qu'on se lève tôt pour en profiter un peu. On nous promettait des marchands qui se lançaient des poissons d'un bord et de l'autre ainsi que du grand théâtre, certains commerçants se faisant plus de fun à faire un show qu'à vendre des poissons -- et qui pourrait le leur reprocher?

5 h, dimanche matin. On réussit à se sortir du lit. On quitte et arrive sur les lieux autour de 6 h 20. Déjà la place grouille de monde, de tous les genres et dans tous les états différents.


Au moins, on est au bon endroit.


Une tour Eiffel miniature, où l'on vend du fromage.


Le bateau du Roi Lion d'hier.


Des kiosques de souvenirs, vêtements, pâtisseries, poissons (bien sûr), et fruits et légumes un peu plus loin.


Ça, c'est plus du monde qui finissaient leur soirée que commençaient la journée. Au moins eux ne titubent pas, comme certains autres qu'on a vus.

On passe devant certains pubs et brasseries, la musique raisonne encore. En face d'une rangée de kiosques, la musique sort particulièrement fort, malgré les fenêtres fermées. On s'approche et on colle la caméra sur la vitre :


BAM!


DOUBLE-BAM!

La fenêtre était plus propre que je pensais...


Un peu plus loin, on peut dire la deuxième section du marché. Toujours pas de garrocheux de poissons à l'horizon. Quelques marchands, par contre.


Dont celui-ci.


Et ceux-ci.


Une vue d'ensemble. Pas mal de monde, et il n'est même pas encore 7 h du matin.


Kiosque de sucreries. Menoum!


Un vendeur de paniers de fruits tout faits. J'aime son air de conquérant, le pied sur la caisse et tout.


Les paniers en question.

Y avait aussi un siffleux. Je pense qu'il faisait tout simplement siffler, avec un plat devant lui où on pouvait lui donner quelque chose. Possible aussi qu'il vendait des CD. Je me souviens pas. Au moins, j'ai une preuve vidéo. Cliquez-moi! Écoutez bien surtout : c'est vraiment lui qui siffle.


Une autre vendeuse de poissons. Elle semblait bien populaire -- elle emballait le poisson (anguilles) dans du papier, et ensuite donnait des claques dessus. Tout ça en plus d'échanger des plaisanteries avec les clients. Les joies du multi-tasking!


Eh, probablement un des nombreux qui revenaient d'un enterrement de vie de garçon. Son écriteau dit "Heidi".


Ah oui, il y avait aussi un rassemblement Harley-Davidson ce week-end-la.


Ouaip.

On finit par faire le tour du marché.
Shit... pas de lançage de poissons nulle part. On s'est encore fait avoir.

Le seul garrochage de poissons qui aurait eu lieu serait si on s'était lancés dans le fleuve.

De la marde, on va en avoir du garrochage de poissons. Comme à Seattle. Cliquez-moi!

OK, la Reeperbahn est finalement pas très loin, donc on se rend là à pied. Stef commence à traîner de la patte -- c'est moi le matinal du couple -- donc je vais la porter à la station de métro, et elle retourne se coucher.

Comme je le verrais plus tard, le fun ne faisait que commencer.


La Reeperbahn, avec ce cher Berlin au-dessus. La Reeperbahn, "le repaire des malandrins les plus infâmes de toute la galaxie".


Vue de l'extérieur du musée Beatlemania, que je vous ai montré avant-hier.


La Beatlesplatz, juste à côté. Eh oui, les silhouettes des Fab Four guettent les passants.


Meilleure vue sur le foutoir qui traîne dans les rues le dimanche matin. C'est aussi bien que je sois pas allé là samedi soir, j'aurais probablement perdu le peu de foi qu'il me reste en l'humanité.


La police est omniprésente dans le secteur, 24 h sur 24. "Les rixes sont monnaie courante ici."


Regardez-moi ce foutoir.


La station Davidwache, sur la Davidstrasse, probablement la station de police la plus connue de tout le pays. D'ailleurs, si je me souviens, Paul et George (Beatles) y ont déjà passé une nuit pour avoir semé le trouble.


La fameuse Herbertstrasse. Interdite aux dames!

Fuck it, 8 h le dimanche matin, ya pas un chat, c'est sûr. Je plonge.


Hmm... encore plus court que je pensais (j'étais déjà venu ici en 97, mais environ 5 secondes, le temps de prendre une photo).

Bon, OK, aussi bien traverser de l'autre côté. Hmm, les bâtiments sont plutôt bien préservés ici, ce serait bien si ---

--- une fenêtre s'ouvre!

"Hallo! Blah blah blah?"

Oh shit!

"Uh, nein, danke!"

Et j'ai poursuivi mon chemin en regardant mes souliers, mais pas avant de me faire aborder par 3 autres femmes derrière les fenêtres! Elles en laissent pas passer une. Ni un.


J'arrive dans une place avec cette étrange statue au milieu. Je prends une photo.

Et là... je vois (et entends) deux gars en train de se chamailler le long d'un mur. En fait, ya un seul gars qui s'occupe du gueulage et du tapochage -- une taloche à chaque 2 minutes -- et le récepteur riposte à peine, en plus d'avoir une béquille.

La scène s'éternise... Les balayeurs de rue continuent de faire leur travail, et lèvent les yeux/observent la scène quand le ton monte ou qu'une claque retentit. C'est interminable, le gars ne donne aucun signe de vouloir se calmer. Même que deux autres gars d'un bar encore ouvert à côté viennent le voir et parlent un peu avec, question de le calmer. Rien n'y fait. Dès qu'ils sont partis, il se remet à engueuler l'autre.

PAF! Une autre taloche. Shit... je fais quoi?

Ça doit durer un bon 15 minutes, le même manège. Je reste là, en retrait, immobile.
Finalement, je quitte les lieux, pour continuer dans quelques petites rues à côté. Du coin de l'oeil, je vois un type arabe qui semble me fixer avec attention.


Une façade que je trouvais pas trop pire.

Je continue à virailler dans les rues, pour enfin aboutir... dans la même place que tantôt.

La scène n'a pas progressé d'un poil. Encore les engueulades et les taloches. Cinq minutes s'écoulent, lorsque j'entends une voiture de police. Elle surgit d'une autre rue et s'arrête à côté des deux bozos. Les deux flics débarquent et commencent à parler au gueuleux. Un balayeur de rue s'approche pour expliquer la situation.

Soulagement. Je décide de m'approcher un peu et d'immortaliser ça. Clic!
Dès que j'abaisse l'appareil, j'entends quelqu'un crier derrière moi et s'approcher.

Shit.

Je me retourne. Un Arabe maigre, aux yeux globuleux, me crache en allemand d'un ton agressif : "Es-tu malade!? C'est quoi ton problème?!? Efface la photo!"

La face me dit quelque chose... c'est le gars de tantôt qui me regardait. Il a dû voir que je fittais pas dans le décor et que je prenais des photos un peu partout.

Je fais l'idiot pour gagner un peu de temps : "Uh, I'm sorry, I don't speak German..."

L'Arabe -- appelons-le Mahmoud -- me dévisage : "gnuhhh gnuuhh I don't speak German" (il m'imite)... puis en allemand : "Je suis pas con!", puis il continue de me regarder.

Moi : ...
Mahmoud : ...
Moi : ?
Mahmoud : (en anglais) Erase the picture!

Hmm, OK... je fais quoi?

J'ai la police à 100 pieds derrière moi, et quelques témoins autour. Mahmoud est plutôt frêle, a de toute évidence passé la nuit debout, et articulait comme quelqu'un qui avait bu. J'étais frais comme une rose, complètement réveillé, et je le surveillais avec toute mon attention.

S'il avait fait un move vers moi, je lui aurais probablement tout balancé (d'autant plus que j'étais déjà frustré de voir l'autre se faire taper dessus sans riposter), mais non. Il restait à environ 3 pieds et semblait bien voir que je voulais pas me battre ou causer de problème.

Fuck it, ce n'est qu'une photo. J'aurais dû être plus discret. J'efface la photo, et lui montre les précédentes et suivantes pour confirmer. Il part sans dire un mot.

Moi aussi, je sacre mon camp sans demander mon reste. J'ai passé le chemin du retour sans prendre d'autre photo, à me rejouer l'incident dans ma tête, un peu en maudit de ne pas l'avoir envoyé chier (même si ça aurait été stupide de le faire), pas mal en maudit de ne pas avoir été plus discret. J'avais encore l'adrénaline dans le système quand je suis revenu à la chambre.

Mais j'avais aussi une autre idée...

Google... "memory card undelete".

Quand on efface un fichier, habituellement ce n'est que la référence au fichier qui est supprimée, et non le fichier même. Comme si dans une librairie, on jetait la carte de l'index plutôt que d'aller chercher et trouver le livre et de le jeter. (Ya des programmes qui permettent d'effacer le fichier même en le remplaçant avec des bits 0, mais M. Tout-le-monde les utilise rarement, et je digresse anyway.)

J'avais pris aucune autre photo depuis, donc je savais que mes chances étaient bonnes.
OK... Recover... Save As... bingo.

Ta-daaaaa!

Mange un char de marde, Mahmoud. Probablement pas pour la dernière fois, tu perds le match de la vie. Douchebag.


Et une autre fois, juste pour te faire plaisir.


OOPS, pas fait exprès.


Cette fois, oui.

Demain, la Speicherstadt et ma visite d'un sous-marin soviétique.

Beuh-bye!

Aucun commentaire: